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La neutralisation sexuelle de la chatte

Les chaleurs de la chatte sont souvent bien visibles. La chatte miaule souvent, mais son miaulement plaintif diffère de ses cris habituels. La chatte se traîne souvent sur le ventre, se frotte contre les objets et contre les jambes, lève la queue et veut rester longtemps dehors. Contrairement à la chienne, la chatte n’extériorise pas de pertes vulvaires. Enfin le nombre de matous sous votre fenêtre augmente notablement !

Les chaleurs signent la première partie du cycle sexuel, alors que la fécondité est optimale. Si la chatte n’a pas rencontré de mâles, les chaleurs vont cesser après 5 à 10 jours. Elles reprendront 1 à 3 semaines plus tard, et cela pendant 3 à 4 mois, voir toute l’année chez certaines chattes. Si la chatte rencontre un mâle, c’est la saillie qui provoquera l’ovulation presque toujours suivie de fécondation et de gestation.

Dans le cas le plus favorable, la chatte reviendra en chaleurs 2 mois après la mise-bas, alors que les chatons seront sevrés. Dans d’autres cas, plus fréquents, la chatte reviendra en chaleurs 1 à 2 semaines après l’accouchement, et pourra être fécondée, même si elle allaite plusieurs chatons.

Afin d’éviter une prolifération de chatons difficiles à placer, candidats à l’euthanasie, la limitation des naissances est préférable. Si elle est bien menée, elle a également l’intérêt de prolonger la vie de la chatte qui ne sera plus épuisée par des gestations répétées, ou qui présentera moins de pathologies des ovaires, de l’utérus ou des mamelles.

A défaut d’imposer une chasteté stricte à votre chatte, qui n’est tolérable que si la chatte n’a pas une activité ovarienne trop intense, on peut choisir une méthode médicale ("la pilule") ou opter pour l’intervention chirurgicale.

Méthode médicale

La pilule

Dans les deux cas, la suppression de l’activité ovarienne de la chatte arrête ces miaulements intempestifs et réduit largement la population de chats mâles sous vos fenêtres, et donc les désagréments qui s’ensuivent (marquages urinaires, cris…). La chatte n’ayant pas de chaleurs, elle a moins tendance à fuguer, et les risques d’accidents de la voie publique ou de morsures et griffures sont largement diminués. De ce fait, la transmission de virus et bactéries (rage, typhus, coryza, leucose, immunodéficit félin...) entre animaux est largement réduite. Globalement, l’espérance de vie de votre chatte en sera allongée.

La “pilule” (hormone anticonceptionnelle) peut s’administrer sous forme de comprimés ou en injection. Dans les deux cas, l’administration de ces hormones est interdite chez la chatte gestante. Chez la chatte gestante, on risque des malformations ou la mort des foetus, ou encore la prolongation de la gestation, ce qui peut entraîner une infection de l’utérus mortelle pour la chatte. Chez la chatte en lactation, il convient de surveiller attentivement les mamelles (risques d’infection, de tumeur, voire difficultés pour arrêter la sécrétion de lait au sevrage des chatons)

Ces contre-indications, associées aux particularités du cycle sexuel de la chatte rappelées cidessus expliquent les problèmes liés à la contraception chimique dans cette espèce.

Le principal inconvénient de la contraception chez la chatte est donc la détermination de la date de la première administration, qui doit précéder les chaleurs. Cependant, pour une chatte qui vit strictement en appartement, on peut tolérer une première administration pendant les deux premiers jours des chaleurs, sous réserve que la chatte n’ait pu être en contact avec un mâle.

De plus, on ne doit pas utiliser ces hormones sexuelles avant la puberté. Sinon, les médicaments administrés vont perturber ce processus physiologique complexe, avec possibilité de modification du caractère de la chatte ou de provoquer des atteintes très graves des organes génitaux, en particulier de l’utérus.

Si la contraception chimique est possible, on peut utiliser des hormones sous formes de comprimés qu’il faudra administrer très régulièrement à jour fixe, tous les 8 ou 15 jours suivants les présentations. Un retard ne serait-ce que d’une journée peut déclencher de nouvelles chaleurs éventuellement suivies de gestation, ce qui sera grave si cette saillie n’est pas connue, et que l’on poursuit l’administration d’hormones.

L’autre possibilité qui évite de se “battre“ avec sa chatte à jours fixes pour l’administration de la “pilule” est l’injection des mêmes hormones tous les 4 à 6 mois, bien régulièrement. Du fait de la durée d’action prolongée de ces hormones injectables, on doit être encore plus strict sur la date de la première injection.

Ces médicaments sont également contre-indiqués en cas de diabète ou de tumeur des organes génitaux, déclarés cliniquement ou encore en “incubation”.

Par contre, ces méthodes hormonales ont l’avantage d’être réversibles à l’arrêt du traitement et autorisent de futures gestations désirées.

Méthode chirurgicale

La castration

Cette opération, également appelée ovariectomie, consiste en l’ablation chirurgicale des ovaires. Elle peut être pratiquée dès l’âge de 5 mois, voire 4 mois et demi, comme la castration du chat mâle, mais la chatte ne doit pas être en chaleurs, ni allaiter, ni être gestante de plus de 15 jours : le créneau de calendrier favorable est bien plus large. Même si une chatte allaitante, une intervention 15 jours après la saillie laisse le temps de sevrer les chatons et d’arrêter la lactation.

C’est une intervention très bien supportée par la chatte, sans effets secondaires organiques ni psychiques. Son seul inconvénient, hormis le très faible risque d’anesthésie générale, est son caractère définitif. La chatte n’est hospitalisée que quelques heures et retrouve une vie normale dès le lendemain.

La chatte, n’ayant plus de chaleurs, bénéficie de tous les avantages de la neutralisation sexuelle en terme de santé pour elle : moins de plaies par bagarres et donc moins de risques de transmission entre chats de maladies virales ou bactériennes (leucose..), moins de risques d’accident de la route, pas d’infections de l’utérus, moins de risques de tumeurs mammaires (1ère cause de cancer chez la chatte).

La castration, par la suppression des stimulations hormonales répétées, a donc également un effet préventif contre certaines pathologies de l’appareil génital, comme les tumeurs, mammaires ou le pyomètre (suppuration très grave de l’utérus). Elle a peu de conséquence directe sur le poids de la chatte, si on lui procure assez d’activité et surtout si on ne la nourrit pas en excès.

L’ovariectomie restant une intervention chirurgicale, la chatte voit ses défenses immunitaires légèrement faiblir dans les quelques jours qui suivent l’opération. Il est donc judicieux de faire vacciner la chatte quelques semaines avant l’intervention si elle n’est pas déjà protégée contre les principales maladies virales, et de limiter ses séjours en collectivité jusqu’au retrait des fils.

Faire stériliser son chat, c’est adopter une attitude responsable et veiller au bien-être de son animal !

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